Bonjour Jôli,
Tu dessines des BD, tu travailles parmi les migrants en Suisse, tu es impliqué dans le comité de Tournesol et tu étais même au dernier Festival de BD d’Angoulême avec Jean-Marc pour représenter le mag. Il était temps que les enfants te rencontrent !
Tu connais Tournesol depuis longtemps ?
Je ne peux pas donner de date précise, mais il me semble que j’ai toujours entendu parler de Tournesol.
Tu es devenu chrétien à 19 ans. Qu’est-ce que cela a changé dans ta vie ?
Beaucoup de choses, et principalement d’avoir la paix dans mon cœur.
Le coup de crayon et les BD, c’est un don que tu as développé déjà tout jeune ?
Ce coup de crayon, je continue d’ailleurs à le développer encore maintenant ! Sinon, je me souviens que j’ai toujours aimé dessiner. Et vers l’âge où on commence imaginer son métier (vers 13-15 ans), je voulais être bédéiste, mais il était impossible à cette époque d’en faire sa profession. J’ai donc choisi d’être marbrier car on m’avait dit que l’on dessinait beaucoup dans ce métier…. et j’ai malheureusement constaté que ce n’était pas vraiment le cas !
Quels livres ou BD ont bercé ton enfance et eu un impact sur ton désir de faire de la BD plus tard ?
J’aimais les classiques tels que Astérix , Benoit Brisefer, Boule et Bill, mais aussi et surtout Gaston Lagaffe. Alain Auderset a eu une grande influence sur moi et m’a encore plus donné envie de faire de la BD… le jour où il m’a accepté comme stagiaire pour une période de 8 mois !
Qu’aimes-tu plus particulièrement quand tu dessines ou conçois des BD ? Raconter une histoire ? La dessiner ? Les 2 ?
Définitivement, ce que j’aime le plus dans mon « métier », c’est COMMUNIQUER un message, et s’il est accompagné d’un peu d’humour, c’est top !
Par ton autre métier, tu sembles avoir le sujet de l’accueil de la différence à cœur. En quoi est-ce important pour toi ?
J’ai vécu plusieurs mois en Grande-Bretagne et en Allemagne. J’apprenais l’anglais, mais je ne parlais quasiment pas l’allemand. Souvent, je ne comprenais rien à ce qui se passait car la langue faisait barrage.
Puis, pendant plus de 10 ans, j’ai vécu avec ma famille dans une république islamique où là, c’est nous qui étions les étrangers. C’est nous qui étions différents, c’est nous qui « vivions une religion » de loin minoritaire. Souvent, j’ai dû tout apprendre comme un petit enfant !!! Mais j’y ai aussi appris à être accepté par certains ou rejeté par d’autres. En vivant une telle expérience, on voit les choses différemment lorsque l’on rentre « au pays ».
Quel est ton rôle au sein de ton activité parmi les migrants à CABES ?
Je suis impliqué dans la sensibilisation sur la migration auprès des églises ou autres lieux religieux ou pas.
J’encourage les gens à oser aller à la rencontre de l’étranger, par exemple des musulmans, à les comprendre, car avant l’afflux de Ukrainiens, la majorité des demandeurs d’asile étaient musulmans.
Beaucoup de gens ont peur des musulmans, mais ils ne les connaissent pas vraiment et ne savent même pas en quoi ils croient. C’est ce qui m’a poussé à sortir ma première BD Sam et Salem, qui permet aux lecteurs, lectrices, de découvrir les cinq piliers de l’Islam.
La phrase qui suit résume bien ma raison et mon envie d’encourager la rencontre : « L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. »
Je m’occupe aussi d’organiser des camps pour enfants de migrants, principalement des réfugiés ou demandeurs d’asile.
Comment vis-tu le fait d’être confronté à des personnes, jeunes ou moins jeunes, venant d’autres cultures ou religions ?
Je le considère comme un privilège.
C’est tellement génial d’arriver dans une famille qui t’accueille avec ses habitudes, comme par exemple de manger par terre. Peu de Suisses ont l’occasion de vivre cela…
C’est un privilège d’être parfois un des rares amis suisses qu’ils aient, de partager ma foi à des gens dont certains n’ont jamais entendu parler de Jésus ou qui ont une image complètement faussée de la foi chrétienne.
Pour la plupart des demandeurs d’asile, parler de religion est normal, alors qu’ici en Suisse, ça devient « tabou ».
Donc, il est évident que pour moi, être confronté à ces rencontres est un PRIVILÈGE !
Qu’aimerais-tu dire aux jeunes lecteurs sur ce sujet sur la différence ?
Accepte la différence ! Toutefois, cela ne veut pas toujours dire l’approuver.
Et aussi se poser cette question : « Qu’est-ce que je pourrais apprendre de la personne qui est différente de moi ? », car j’ai effectivement beaucoup à apprendre de sa part…
Et à ceux qui aiment dessiner et veulent utiliser leurs dons plus tard ?
N’attends pas plus tard, commence maintenant ! Perfectionne ton dessin, cherche un moyen de communiquer avec ton crayon ! Ce n’est pas parce que tu es jeune que tu n’as rien à dire !
Portrait chinois
Si tu étais...
Une couleur ?
L’orange
Un animal ?
La chèvre, avec son caractère rebelle. Tu lui donnes de la bonne herbe, elle la laissera pour des rosiers !
Un personnage de BD ?
Gaston Lagaffe
Une gourmandise ?
Le Baba au rhum
Un moment de la journée ?
La sieste
Une musique ?
J’aime toutes sortes de musique, du yodel au hard rock. Mais depuis plusieurs semaines, j’écoute en boucle du jazz manouche.
Un sport ?
Si tu lis mes trois BD, tu comprendras vite que j’aime le football.
Mais avec l’association Boxupcrime, j’aime aussi beaucoup coacher des jeunes en boxe. Il s’agit d’une boxe sans contact et ni violence. www.boxupcrimeswitzerland.com
Un héros ? (fictif ou réel)
Jésus
Une qualité ?
J’ai des facilités à entrer un contact avec les gens.